De nos jours, il est commun de croiser une personne souffrant de trouble du déficit de l’attention avec ou sans hyperactivité (TDAH). Que savez-vous à ce sujet?
Qu’est-ce que le TDAH?
Le TDAH est un trouble neurologique qui touche de nombreux enfants, adolescents et adultes au Canada. On estime qu’il affecte environ 5 à 8 % des enfants et 4 % des adultes. On n’en connaît pas les causes exactes, mais il a été démontré qu’on observe souvent une forte composante héréditaire (un des parents ou les deux en sont affectés). Typiquement, le TDAH est caractérisé par des difficultés d’attention, de concentration et de maîtrise du comportement.
Le TDAH peut miner l'estime de soi ainsi que la capacité d’agir et d’interagir en milieu familial, social, professionnel et scolaire. Toutefois, grâce à l’évolution des connaissances et des mesures de traitement, de plus en plus de personnes parviennent à mieux composer au quotidien avec ce trouble.
Quels sont les signes et les symptômes du TDAH chez l’enfant?
Si vous observez les comportements suivants chez votre enfant, il se pourrait qu’il soit affecté par le TDAH et qu’une évaluation professionnelle soit requise :
- Il se laisse distraire facilement.
- Il n’arrive pas à se concentrer plus que quelques minutes.
- Il oublie souvent.
- Vous avez l’impression qu’il ne vous écoute pas.
- Il vous fait répéter constamment.
- Il ne retient pas les consignes, surtout s’il y en plusieurs.
- Il a du mal à s’organiser et à terminer ce qu’il a commencé.
- Il parle sans arrêt ou a tendance à interrompre les gens.
- Il est étourdi et ne porte pas attention aux détails.
- Il évite les activités ou les tâches lui demandant un effort.
D’autres manifestations peuvent être observées. Parfois, un trouble de l’attention s’accompagne d’hyperactivité, d’impulsivité ou d’agressivité. Si vous avez un doute, parlez-en à un professionnel du milieu scolaire ou de la santé.
Quelques mythes à propos du TDAH
Le TDAH fait parfois l’objet d’incompréhension et de jugement. Les mythes l’entourant sont nombreux. En voici quelques-uns :
- « Les personnes aux prises avec le TDAH sont moins intelligentes que les autres. » La plupart ont une intelligence tout à fait normale. Certains sont même surdoués. Il peut toutefois arriver que le TDAH affecte leur capacité à réaliser leurs activités quotidiennes et leur rendement scolaire.
- « Mon enfant souffre de TDAH, car il a du mal à demeurer concentré. De plus, son professeur me l’a dit! » Il faut d’abord avoir vu un spécialiste pour faire une telle affirmation. Le TDAH est une affection reconnue qui nécessite un diagnostic médical.
- « Les enfants souffrant de TDAH devraient tous prendre des médicaments. » Dans certains cas, on sera justifié de se tourner vers la médication psychostimulante (voir plus bas). Le traitement médicamenteux est une mesure parmi d’autres et ne devrait pas être considéré comme la première ni la seule option.
Le recours aux psychostimulants : prendre une décision éclairée
Ces dernières années, on a davantage recours à des médicaments appelés psychostimulants pour traiter le TDAH. Toutefois, les psychostimulants ne doivent pas être vus comme des « pilules miracles ». Ils ne guérissent pas le TDAH, mais peuvent réduire les symptômes et améliorer les capacités fonctionnelles. L’objectif du traitement du TDAH doit toujours être d’en réduire l’impact au quotidien et de permettre aux personnes d’atteindre leur plein potentiel.
La décision de prendre un médicament est importante et doit reposer sur une analyse rigoureuse des avantages et des inconvénients. Discutez avec votre médecin et votre pharmacien des enjeux du traitement. Les effets recherchés, les effets secondaires, les interactions médicamenteuses, les contre-indications, les précautions et la posologie sont des sujets que vous devriez aborder en profondeur. Posez autant de questions que nécessaire.
Les autres modalités de traitement
Le soutien apporté à la personne atteinte de TDAH peut influer grandement sur l’évolution de son état. Une approche individualisée misant sur différents types d’interventions augmente les chances d’atteindre les objectifs fixés. Voici quelques exemples de mesures pouvant aider à mieux composer avec le TDAH au quotidien.
- L’hygiène de vie. Bien dormir, bien manger, éviter la consommation de boissons stimulantes, être actif et faire preuve de modération en ce qui concerne les jeux électroniques, Internet et la télévision sont des habitudes bénéfiques.
- L’ergothérapie. Le rôle de l’ergothérapeute consiste à aider la personne à acquérir des outils et des stratégies qui lui permettront de préserver son autonomie et d’améliorer ses capacités fonctionnelles au quotidien.
- L’orthopédagogie. Il s’agit d’une méthode d’enseignement visant à pallier les difficultés vécues sur le plan des apprentissages scolaires à l’aide de l’acquisition de stratégies spécifiques.
- L’éducation spécialisée et la psychoéducation. Elles facilitent, par des méthodes d’intervention diverses, la réadaptation, l’intégration sociale et l’adaptation de la personne dans son milieu de vie, scolaire ou autre.
- La psychothérapie. Le psychologue est un professionnel de la santé qui peut évaluer un trouble de l’attention. Il peut aussi accompagner son patient et ses proches afin de les aider à mieux comprendre le trouble et à réduire ses impacts négatifs.
Informez-vous auprès du personnel scolaire, des intervenants de votre CLSC ou du médecin traitant pour connaître les ressources qui sont disponibles pour votre enfant. Vous vous féliciterez assurément d’avoir entrepris cette démarche.
Si vous croyez avoir un TDAH, ou si vous soupçonnez que c’est le cas d’un de vos proches, abordez le sujet avec franchise, mais évitez de sauter trop vite aux conclusions. Rappelez-vous que seule une évaluation médicale permet de poser un diagnostic formel et de prendre les mesures appropriées.
Quel que soit l’âge de l’individu qui en est atteint, le TDAH mérite toute notre attention. Pour plus de renseignements sur les traitements disponibles, consultez votre pharmacien.