Vous dormez mal la nuit? Vous changez sans cesse de position et on vous dit que vous avez la bougeotte? Et si vous aviez le syndrome des jambes sans repos?
Qu’est-ce que le syndrome des jambes sans repos (SJSR)?
Le SJSR est un trouble neurologique se caractérisant par un besoin irrésistible de bouger les membres inférieurs, surtout la nuit. Il peut aussi affecter d’autres parties du corps, comme les bras. On désigne parfois le SJSR par les termes « impatiences dans les jambes » ou « impatiences nocturnes ». Ce syndrome touche environ 10 % de la population canadienne.
Quels sont les symptômes et les répercussions du SJSR?
Les envies de bouger s’accompagnent habituellement de troubles sensoriels : inconfort, douleur, sensation de fourmillement, de picotement, de démangeaison, de chaleur ou de brûlure, etc. Ces symptômes se manifestent normalement pendant les périodes d’inactivité ou de repos, et sont soulagés par le mouvement. Ils s’amplifient généralement en soirée et atteignent leur paroxysme la nuit.
Les symptômes éprouvés peuvent varier en intensité et en fréquence d’un individu à l’autre et d’une période à l’autre. Ils peuvent être intermittents ou chroniques. Les personnes aux prises avec le SJSR doivent aussi composer avec d’autres conséquences, par exemple :
- insomnie;
- sommeil perturbé et raccourci;
- fatigue diurne (durant le jour);
- difficultés d’attention ou de concentration;
- capacités cognitives affaiblies;
- stress ou anxiété;
- qualité de vie et bien-être compromis.
Qui est à risque d’être affecté par le SJSR?
Le SJSR se manifeste surtout chez des adultes et affecte deux fois plus de femmes que d’hommes. Sa fréquence augmente avec l’âge, les gens dans la quarantaine étant particulièrement touchés.
Il semble qu’il y ait une composante héréditaire à ce trouble. En effet, le SJSR atteint souvent plusieurs membres d’une même famille. En outre, les gens qui fument, sont obèses ou ont un mode de vie sédentaire sont davantage à risque.
Parmi les autres facteurs de risque possibles, notons :
- une déficience en fer ou anémie;
- une grossesse;
- l’arrêt de certains médicaments (ex. : benzodiazépines).
Bien qu’il ne s’agisse pas d’une cause à proprement parler, le stress peut aggraver des symptômes déjà présents.
Le SJSR peut être une manifestation de certaines maladies chroniques. En voici quelques exemples :
- maladie de Parkinson;
- sclérose en plaques;
- diabète;
- insuffisance rénale terminale;
- polyarthrite rhumatoïde;
- fibromyalgie.
Le mécanisme exact à l’origine du SJSR n’est pas connu pour le moment. On pense toutefois qu’il découle d’une activité déficiente de certaines cellules nerveuses (neurones) utilisant la dopamine pour la transmission des signaux nerveux.
Comment prévenir le SJSR?
Certaines mesures peuvent aider à prévenir, réduire ou soulager les symptômes du SJSR :
- Réduisez la consommation de substances excitantes comme le café, le thé, les boissons énergétiques, l’alcool, les drogues, etc.
- Assurez-vous d’avoir un apport en fer suffisant pour éviter les carences.
- Envisagez de passer une prise de sang pour vérifier vos taux de fer sanguins. S’ils sont trop bas, votre médecin vous dira comment y remédier.
- Évitez la prise de médicaments qui pourraient aggraver le syndrome (par exemple, les neuroleptiques et les antihistaminiques). Demandez à votre pharmacien si un des médicaments que vous prenez pourrait avoir un tel effet.
- Apprenez à mieux maîtriser le stress.
- Faites de l’exercice modéré régulièrement.
- Appliquez de la chaleur sur vos jambes à l’aide d’une compresse, ou prenez un bain chaud.
Comment traiter le SJSR?
Les cas les plus légers de SJSR n’ont généralement pas besoin d’être traités par la médication. Il existe toutefois des médicaments pour soulager ou réduire les symptômes du SJSR lorsque ceux-ci sont plus sévères, incommodants ou incapacitants. Ces médicaments exercent leur effet au niveau du système nerveux.
Comme c’est le cas pour tous les médicaments, ils peuvent comporter des effets secondaires, des interactions médicamenteuses et des mises en garde. Demandez toujours conseil à votre pharmacien avant de prendre un nouveau médicament.
De plus, lorsque la cause du SJSR est connue, le fait d’intervenir à ce niveau peut contribuer à atténuer le problème. Par exemple, si les symptômes sont secondaires à l’insuffisance rénale, le recours à la dialyse peut aider grandement.
Quand, et qui consulter?
Si vous croyez souffrir du SJSR, ou avez des troubles du sommeil non expliqués qui affectent votre qualité de vie, consultez votre médecin. Afin de poser un diagnostic, il vous examinera et posera de nombreuses questions. Il se pourrait qu’il vous invite à consulter un neurologue ou un spécialiste d’une clinique du sommeil.
La confirmation d’un diagnostic de SJSR repose sur un examen appelé la polysomnographie complète. Lors de ce test, la personne dort dans un laboratoire et on enregistre divers paramètres durant son sommeil pour en analyser la durée et la qualité, le but étant de repérer des problèmes de sommeil et leur origine. La polysomnographie est réalisée en présence de professionnels du sommeil, dont un inhalothérapeute.
Pour plus d’informations sur les troubles liés au sommeil, comme le SJSR, n’hésitez pas à consulter votre pharmacien.