Les opioïdes ont souvent fait les manchettes dans les dernières années. Qu’en est-il réellement des bénéfices et des risques liés à leur usage?

 

Que sont les opioïdes?

Les opioïdes sont aussi appelés opiacés ou narcotiques. Dans cette catégorie de médicaments, la morphine, la codéine, l’oxycodone, l’hydromorphone et le fentanyl sont les plus utilisés. Ces substances sont dites « psychoactives », car elles font effet sur les zones du cerveau qui contrôlent la perception de la douleur pour procurer son soulagement ou « analgésie ».

Depuis quelques années, leur mauvais usage a été largement publicisé dans les médias, car une crise a lieu partout au Canada et plusieurs milliers de décès y ont été liés. Il s’agit d’un problème important de santé et sécurité publiques qui ne doit pas être banalisé.

 

Quand devraient-ils être utilisés?

Les opiacés jouent un rôle essentiel dans l’arsenal thérapeutique pour soulager la douleur lorsqu’elle est sévère. Utilisés tels que prescrits par votre médecin, et en suivant les conseils de votre pharmacien, les opioïdes sont sécuritaires et efficaces pour traiter la douleur en lien avec un malaise aigu (ex. : après une chirurgie) ou chronique (ex. : liée au cancer), de même que pour traiter une douleur qui est résistante aux autres traitements anti-douleurs. 

Ils peuvent jouer un rôle important dans l’amélioration de la qualité de vie et de l’autonomie chez bon nombre de personnes aux prises avec des douleurs autrement très invalidantes.  

 

Quels sont les risques associés à leur utilisation?

Effets secondaires

Comme tous les médicaments d’ordonnance, les narcotiques peuvent comporter certains effets secondaires. Les plus fréquents sont :

• la somnolence;
• les étourdissements;
• la constipation;
• la bouche sèche;
• les nausées;
• les maux de tête;
• une perte d’appétit;
• la confusion;
• une anxiété modérée.

Si vous amorcez un traitement par un opioïde et que certains effets indésirables vous incommodent particulièrement ou vous inquiètent, discutez-en avec votre pharmacien. Il saura vous conseiller des mesures qui vous permettront de les atténuer.

Dépendance

Le terme dépendance fait allusion à l'usage compulsif d'une substance, malgré ses effets néfastes. En début de traitement par un narcotique, certaines personnes ressentiront un effet de bien-être appelé « euphorie » ou « high ». Cet état est responsable en grande partie du développement d’une dépendance chez certains individus prédisposés, mais il s’estompe au fil du temps. Certains utilisateurs seront donc tentés d’augmenter les doses par eux-mêmes ou à acheter des produits illicites dans le but de retrouver cet état.

Par ailleurs, une dépendance physique peut s’installer avec l'usage prolongé d'opioïdes. Pour cette raison, il est important de ne jamais cesser un opiacé brusquement. Il faut réduire progressivement la dose afin d’éviter les symptômes de sevrage (ex. : anxiété, tremblements, vomissements).

Surdose

Une surdose peut survenir lorsque le médicament est pris d’une façon inadéquate (ex. : erreur de prise, altération des comprimés sans l’avis du pharmacien). Une surdose peut entraîner un ralentissement de la respiration et la mort si le patient n’est pas traité. Pour plus d’information sur les surdoses, veuillez vous référer à la page Web de Santé Canada à cet effet.

 

Comment utiliser un narcotique de façon sécuritaire?

Afin de minimiser les risques associés à la prise d’un opiacé, voici quelques astuces qui pourraient vous aider.

• Mentionnez à votre médecin et votre pharmacien les autres produits et substances que vous prenez (ex. : médicaments d’ordonnance et en vente libre, produits naturels, alcool, drogues récréatives) pour vous éviter des interactions potentiellement dangereuses.
• Lorsque vous débutez un traitement, lisez attentivement les étiquettes et fiches d’information reçues et suivez les directives quant à la dose et la fréquence de prise.
• Laissez les médicaments dans leur contenant d’origine pour référence future et pour réduire les risques d’erreurs de médicaments.
• Ne modifiez jamais l’état de votre médicament (ex. : écraser un comprimé) sans en parler avec votre pharmacien, cette pratique pouvant s’avérer très risquée.
• Si vous oubliez une dose ou prenez une dose en trop, appelez votre pharmacien afin d’obtenir les conseils appropriés.
• Ne conduisez pas et évitez l’alcool lorsque vous êtes sous l’influence d’un opiacé.
• Évitez de prendre en même temps un produit pour dormir, prescrit ou non.
• Rangez votre médicament hors de la portée des enfants et adolescents afin de prévenir les accidents ou le mauvais usage.
• Ne partagez jamais votre médication avec qui que ce soit.
• Rapportez à la pharmacie toute quantité de médicament non utilisée afin qu’elle soit détruite de façon sécuritaire.
• Si vous n’arrivez plus à respecter votre posologie, si vos habitudes de consommation sont différentes ou préoccupantes, ou encore si vous sentez que vous avez besoin de ce type de produit, parlez-en à votre médecin ou pharmacien.

Bien informées des effets secondaires et des risques associés, plusieurs personnes pourront bénéficier grandement de l’usage d’opiacés pour soulager leur douleur. Bien que leur usage exige une grande prudence, il ne faut pas non plus les exclure comme traitement potentiel ni juger les utilisateurs. Sans ces médicaments, ces derniers mèneraient probablement une vie moins active et auraient une capacité réduite dans leurs activités domestiques (ménage, lessive, cuisine, etc.) et quotidiennes (se laver, s’habiller, etc.). Les opioïdes ont leur place dans le traitement de la douleur, c’est certain!

Pour plus de renseignements sur les opioïdes et les autres médicaments employés dans le traitement de la douleur, consultez votre pharmacien.