Les maladies du cœur au féminin

La maladie cardiovasculaire chez la femme comporte des enjeux de santé souvent méconnus. Bien les connaître peut pourtant contribuer à sauver des vies!

LA SANTÉ CARDIAQUE CHEZ LES FEMMES

Les maladies cardiovasculaires bien connues comme l’angine de poitrine, l’infarctus du myocarde (crise cardiaque) et l’accident vasculaire cérébral (AVC) sont généralement causées par des dommages ou des blocages dans les vaisseaux.

Pendant longtemps, on a cru que les maladies cardiovasculaires étaient une affaire d’hommes, car ces derniers en étaient affectés à un plus jeune âge. Maintenant, nous savons qu’il s’agit bel et bien d’une réalité qui touche aussi les femmes. 

Chez la femme, les artères sont plus fines et peuvent donc se boucher plus facilement. Ce sont donc de plus petits vaisseaux qui sont davantage touchés dans la maladie cardiovasculaire féminine; chez les hommes, ce sont de plus grosses artères. Cela explique en partie pourquoi ces maladies peuvent se manifester quelque peu différemment, selon le sexe.

 

LES HORMONES FÉMININES ET LA SANTÉ CARDIAQUE

Les œstrogènes, ces hormones fabriquées par le corps de la femme pendant une bonne partie de sa vie, ont un effet cardioprotecteur. Il faut savoir que les fluctuations hormonales qu’une femme connaît au cours de sa vie ont un impact sur sa santé cardiaque.

Par exemple, pendant la grossesse, le cœur d’une femme travaille plus fort que d’ordinaire. Pour alimenter suffisamment le fœtus et le placenta, il doit pomper 6 à 7 litres de sang (contre 4 à 5 litres habituellement). Il arrive que des femmes prédisposées aient des ennuis cardiaques durant la grossesse, leur système cardiovasculaire étant mis à l’épreuve. 

L’utilisation de contraceptifs à forte teneur en œstrogènes de synthèse a un certain effet coagulant sur le sang et cela peut augmenter les risques de caillots dans les vaisseaux. Aujourd’hui, les contraceptifs hormonaux contiennent habituellement de faibles taux d’œstrogènes de synthèse, ce qui les rend sécuritaires pour la plupart des femmes.

Toutefois, leur usage demeure réservé à des femmes qui n’ont pas un niveau de risque cardiovasculaire significatif selon l’évaluation du prescripteur. Notons que les fumeuses de plus de 35 ans doivent s’abstenir d’utiliser de telles méthodes de contraception, car leur risque cardiovasculaire est jugé d’emblée trop élevé.

À la ménopause, la protection naturelle conférée par les œstrogènes diminue considérablement avec la chute des hormones. La ménopause devient donc un important facteur de risque additionnel chez la femme, et cette élévation du risque persiste à long terme.

Pendant longtemps, on a cru qu’un traitement hormonal substitutif (THS) à base d’œstrogènes à la ménopause favorisait une réduction des risques cardiovasculaires. Maintenant, nous savons qu’il n’en est rien. Dans certains cas, ces risques peuvent même augmenter.

Aujourd’hui, un THS peut être envisagé, à la plus faible dose et pour la plus courte période possible, pour atténuer certains symptômes de la ménopause comme les bouffées de chaleur ou la sécheresse vaginale. Toutefois, votre pharmacien ou votre professionnel traitant s’assurera de bien soupeser les avantages potentiels et les risques d’un tel traitement pour vous en fonction de plusieurs facteurs, dont votre âge, votre état de santé, vos antécédents médicaux et vos besoins.

 

L’INFARCTUS DU MYOCARDE AU FÉMININ

L’infarctus  du myocarde peut se manifester quelque peu différemment chez les femmes. Voici les signes et symptômes caractéristiques chez les hommes victimes d’une crise cardiaque :

  • douleur thoracique qui peut irradier au cou, à la mâchoire ou au bras;
  • sensation de serrement ou de pression dans le thorax;
  • respiration difficile (essoufflement).

Chez les femmes, on observera souvent des signes ou symptômes moins spécifiques, dont les suivants :

  • fatigue extrême;
  • étourdissements;
  • sueurs;
  • bouffées de chaleur;
  • sensation de chaleur ou de brûlement dans la poitrine;
  • nausées;
  • maux d’estomac;
  • etc.

La présentation clinique est donc souvent moins claire ou inquiétante que chez l’homme. Cela rend le diagnostic plus difficile, et trop souvent, la prise en charge médicale plus tardive.

Il est facile de confondre ces symptômes avec ceux, par exemple, d’une crise de panique ou de simples ennuis digestifs. Dans le doute, mieux vaut consulter immédiatement pour éviter des conséquences possiblement désastreuses.

Pour plus d’information sur les maladies cardiovasculaires, leur prévention et leur traitement, consultez votre pharmacien.

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