Le syndrome de fatigue chronique est plutôt méconnu, mais pourtant tout à fait réel. Voici des informations à son sujet.
La fatigue, est-ce normal?
Dans la vie, il est tout à fait normal de se sentir fatigué par moments ou par périodes, et ce, pour une multitude de raisons :
- manque de sommeil;
- manque de luminosité;
- haut niveau de stress ou surmenage;
- état particulier (grossesse, ménopause, vieillissement, etc.);
- entre autres causes.
Dans certains cas, une fatigue importante peut être le symptôme d’un problème de santé physique (ex. : hypothyroïdie, sclérose en plaques, fibromyalgie, apnée du sommeil, etc.) ou mentale (dépression, burnout, etc.).
Chez les gens touchés par le syndrome de fatigue chronique (SFC), également appelé encéphalomyélite myalgique, la fatigue est parfois quasi constante. Elle peut être si intense que la personne a du mal à vaquer à ses occupations quotidiennes.
Qu’est-ce que le syndrome de fatigue chronique?
Le SFC est un trouble plutôt méconnu pour l’instant, autant par la communauté médicale que le grand public. Pourtant, bon nombre de personnes de tous âges et de toutes origines ethniques en sont affectées. En général, on estime que le SFC touche deux à quatre fois plus de femmes que d’hommes. Les jeunes adultes et les personnes d’âge moyen en sont plus souvent atteints que les enfants et les personnes âgées.
La fatigue s’installe d’habitude soudainement, et non de manière progressive. L’activité physique aggrave généralement le sentiment de fatigue.
Outre ce symptôme prédominant, la personne peut en ressentir ou observer d’autres. Par exemple :
- difficulté de concentration ou de mémoire;
- insomnie;
- hypersensibilité (ex.: au bruit);
- étourdissements (surtout en position debout);
- douleurs musculaires et articulaires;
- malaise généralisé.
À l’heure actuelle, on ne comprend pas très bien l’origine ou les causes du SFC. Ce syndrome n’a pas fait l’objet de suffisamment d’études pour être bien connu et compris, et par conséquent, pris en charge d’une façon optimale.
Il peut arriver que le SFC semble avoir été déclenché par un facteur spécifique, par exemple :
- une infection;
- un traumatisme physique;
- une chirurgie ou une anesthésie;
- une exposition à certains polluants (pesticides, insecticides, etc.).
Quel sont ses impacts?
L’évolution du SFC varie grandement d’une personne à l’autre. Dans bien des cas, ce syndrome se manifeste chez des gens qui étaient très actifs auparavant. Leur bien-être, leur qualité de vie et leur fonctionnement sont donc significativement compromis. Il leur faut parfois du temps avant de se rendre compte de ce qui se passe. Le SFC, surtout à ses débuts, peut être source de grands questionnements et d’inquiétude!
Une des frustrations des gens vivant avec le SFC est l’incompréhension de l’entourage. Il s’agit d’un syndrome méconnu de plusieurs, y compris certains professionnels de la santé. Ces personnes peuvent en conséquence vivre un manque d’écoute, d’accueil, de compréhension et de soutien. Cela s’ajoute parfois aux difficultés vécues en lien direct avec le syndrome. Le stress, l’anxiété et la dépression vont parfois de pair avec le SFC.
Comment savoir si j’en souffre?
En présence des symptômes décrits ci-dessus, il est important que la personne touchée consulte rapidement pour obtenir un diagnostic médical. Il est souvent difficile de diagnostiquer le SFC avec certitude, puisque ses manifestations s’apparentent à celles de plusieurs autres problèmes de santé. Il ne faut pas tirer de conclusion hâtive; mieux vaut bénéficier d’une évaluation approfondie et éclairée.
Le diagnostic de SFC sera posé par le médecin une fois que son évaluation lui aura permis d’écarter toutes les autres causes possibles.
Peut-on traiter ce syndrome?
Il n’y a pas de traitement curatif à proprement parler. Les options de traitement sont plutôt limitées pour le moment. Cependant, certaines mesures peuvent être envisagées afin de réduire les symptômes. Le recours à la médication peut parfois aider à maîtriser les symptômes connexes (comme l’insomnie, par exemple), mais souvent pas la fatigue elle-même.
La thérapie cognitivo-comportementale peut aider la personne à se sentir mieux. Un programme d’exercices individualisé et progressif peut également porter fruit. Il est essentiel qu’un tel programme soit encadré et supervisé par un professionnel compétent en la matière, parce que le SFC se caractérise d’habitude par un malaise, une fatigue et une douleur après l’effort, de même que par une tendance à l’aggravation des autres symptômes présents.
De plus, l’activité physique, même si elle est considérée comme bénéfique, peut entraîner d’autres effets physiques importants, et parfois même risqués pour le bien-être et la santé de la personne. Voilà pourquoi la prudence et une supervision étroite sont toujours de mise.
Si vous croyez souffrir du SFC, consultez un médecin sans délai. Si vous avez obtenu un tel diagnostic, voici quelques conseils.
- Adoptez de saines habitudes de vie :
- une diète variée et équilibrée;
- une bonne routine de sommeil;
- l’abstinence de la cigarette;
- la consommation d’alcool avec modération;
- une saine gestion du stress.
- Renseignez-vous le plus possible sur le SFC, pour apprendre à mieux vivre avec cette réalité.
- Recherchez le support de personnes ouvertes, empathiques et soucieuses d’aider.
- Participez à des groupes de soutien.
Pour plus d’information sur le syndrome de fatigue chronique, consultez votre médecin ou votre pharmacien.