La complexité du terme « spondylarthrite ankylosante » donne l’impression d’une maladie très rare. En réalité, près d’un Canadien sur 100 en est affecté.
Qu’est-ce que la spondylarthrite ankylosante?
La spondylarthrite ankylosante (SA) est une maladie rhumatologique, soit une maladie affectant les articulations. Elle atteint principalement la colonne vertébrale et l’articulation sacro-iliaque (bas du dos), mais peut aussi toucher le cou, les épaules et les hanches. Elle se caractérise par une inflammation qui fait en sorte que le système immunitaire s’attaque aux ligaments et aux tendons fixés aux articulations.
À la suite de cette attaque, l’érosion s’installe à certains endroits et le corps répond en formant du nouveau tissu osseux. Lorsque cela se produit dans la colonne vertébrale, les vertèbres commencent à fusionner, ce qui explique la douleur et la perte de mobilité typiquement observées en présence de SA.
On observe généralement des rémissions et des rechutes spontanées au cours de l’évolution de cette maladie. Les gens touchés peuvent toutefois vivre normalement, surtout s’ils ont la chance de bénéficier d’une prise en charge médicale précoce et soutenue.
Qui est à risque d’avoir cette maladie?
La SA affecte jusqu’à un Canadien sur 100 et touche trois fois plus d’hommes que de femmes. Ses manifestations débutent généralement au début de l’âge adulte (souvent entre 15 et 30 ans; rarement après 45 ans) et s’installent progressivement, sur plusieurs mois.
Les causes exactes demeurent inconnues pour le moment, mais nous comprenons de mieux en mieux ce qui provoque les réponses anormales du système immunitaire. Un gène lié à l’augmentation du risque d’avoir la maladie a été identifié. Il est présent chez près de 90 % des gens atteints.
Quels sont les signes et symptômes?
La partie inférieure du dos (colonne lombaire) est généralement la première région atteinte. La douleur et la raideur sont habituellement exacerbées au lever et en période d’inactivité physique.
Les parties supérieures du dos (vertèbres cervicales et thoraciques) sont atteintes par la suite. Lorsque la fusion osseuse survient au niveau de la cage thoracique, la respiration peut être compromise. De plus, la détérioration osseuse augmente le risque de fractures.
Les autres symptômes possibles comprennent la fatigue, une sensation de malaise général ou de faiblesse, une perte d’appétit ou de poids, etc.
L’inflammation peut aussi toucher divers organes tels les yeux (uvéite), la peau (psoriasis) et le système digestif (maladie de Crohn ou colite ulcéreuse). Le cœur et les reins sont plus rarement atteints.
Quelles sont les options de traitement?
La SA est incurable pour l’instant. Cependant, divers traitements peuvent aider à réduire ou maîtriser les symptômes et à ralentir l’évolution de cette maladie chronique. Ils contribuent donc à prévenir les déformations de la colonne vertébrale.
Le rhumatologue est le médecin spécialiste qui s’occupe des troubles articulaires comme la SA. Son aide est souvent salutaire et cruciale afin d’élaborer un plan de traitement correspondant aux besoins spécifiques de la personne atteinte.
Les médicaments
Les personnes atteintes de SA doivent souvent recourir à des médicaments prescrits.
- Les antiinflammatoires sont souvent très efficaces pour soulager la douleur et les autres symptômes liés à l’inflammation, comme l’enflure et la raideur.
- Les antirhumatismaux modificateurs de la maladie (ARMM) ou immunosuppresseurs visent à atténuer les symptômes et à mieux maîtriser la maladie en réduisant la suractivité du système immunitaire.
- Les modificateurs de la réponse biologique (MRB) sont utilisés surtout dans les cas modérés à sévères ou quand la maladie ne répond pas aux traitements conventionnels. Ils bloquent l’activité de certaines substances responsables de l’inflammation.
D’autres traitements contre la spondylarthrite ankylosante ne sont pas décrits dans ce document. Parlez-en à votre médecin ou à votre pharmacien.
Les mesures non pharmacologiques
D’autres mesures peuvent aider à soulager les symptômes et à diminuer les inconvénients liés à la maladie, par exemple :
- application de chaleur (pour atténuer la raideur des muscles autour des articulations) ou de froid (pour réduire l’inflammation) sur les articulations atteintes;
- exercices spécifiques de flexibilité, d’endurance et de renforcement (selon les conseils d’un physiothérapeute);
- ergothérapie;
- chirurgie.
Les modifications des habitudes de vie
Les habitudes de vie peuvent avoir un impact sur le bien-être des personnes atteintes de SA.
- Activité physique. En général, le fait de bouger atténue les symptômes.
- Techniques de relaxation. Une saine gestion du stress peut faire une bonne différence.
- Cessation tabagique. Il est recommandé d’arrêter de fumer pour préserver les capacités respiratoires.
- Consommation modérée d’alcool. Les effets de l’alcool augmentent le risque de chutes et d’accidents, et donc de fractures.
- Apport suffisant en calcium et en vitamine D. Ces nutriments sont essentiels au maintien d’une bonne santé osseuse.
- Usage d’un oreiller bien ajusté. Un oreiller trop épais peut exacerber la douleur et la raideur au dos ou à la nuque.
- Modification de la posture. Un physiothérapeute peut aider à travailler la posture pour réduire les symptômes et prévenir les déformations.
Pour plus de renseignements sur la spondylarthrite ankylosante et ses traitements, consultez votre pharmacien.