Tout parent désire prendre la bonne décision pour son enfant, quand il en vient à la médication. Voici de l’information à propos des effets des psychostimulants.
L’utilité des psychostimulants
Les psychostimulants sont utilisés chez les enfants, les adolescents et les adultes atteints du trouble déficitaire de l’attention avec hyperactivité (TDAH), lequel se caractérise par la présence de différentes manifestations, dont :
- niveau excessif d’inattention;
- hyperactivité;
- comportements impulsifs.
Le TDAH peut entraîner des difficultés sur bien des plans : scolaire, comportemental, relationnel, et autres. Il est donc tout à fait normal que les parents et les intervenants auprès de l’enfant soient à la recherche de solutions pour favoriser son bien-être et l’actualisation de son plein potentiel.
La classe des psychostimulants comprend d’abord le méthylphénidate (mieux connu sous l’un de ses noms commerciaux, Ritalin), puis les amphétamines. Ces médicaments agissent en augmentant dans le cerveau la libération de substances chimiques appelées neurotransmetteurs (dopamine, noradrénaline); ces derniers facilitent la communication entre différentes régions du cerveau et favorisent ainsi la concentration et l’attention de la personne.
Bien qu’ils soient nommés « psychostimulants », ces médicaments ne stimulent pas l’enfant, n’ont pas d’effet euphorisant et ne provoquent pas d’accoutumance.
Les bénéfices thérapeutiques des psychostimulants
Divers psychostimulants se trouvent sur le marché sous des noms commerciaux différents. Bien que ces médicaments soient considérés équivalents sur le plan thérapeutique, la réponse à chacun d’eux peut varier (être meilleure ou moins bonne) d’un usager à l’autre.
Les psychostimulants peuvent procurer de nombreux bienfaits, notamment :
- un accroissement de l’attention;
- une meilleure capacité à suivre des consignes ou accomplir des tâches;
- une réduction de l’impulsivité ou de l’agressivité;
- une amélioration de la performance scolaire;
- une facilitation des relations familiales et sociales.
Certains psychostimulants ont une courte durée d’action et nécessitent plus d’une prise par jour. Par contre, plusieurs autres (à longue durée d’action) libèrent une certaine quantité de médicament tout au long de la journée, et la dose prise le matin fait donc effet jusqu’en début de soirée.
Les effets secondaires des psychostimulants
L’expérience acquise permet d’affirmer que les médicaments de cette classe sont sécuritaires. Cependant, comme tout autre médicament, ils peuvent provoquer des effets indésirables. Ces derniers sont habituellement d’intensité légère ou modérée, de courte durée et réversibles. À quelques exceptions près, les effets indésirables surviennent à des fréquences similaires avec le méthylphénidate et les amphétamines. On peut généralement les atténuer en changeant :
- la dose du médicament;
- la formulation;
- le moment de la prise.
Voici certains des effets indésirables les plus fréquents :
- perte d’appétit et de poids;
- insomnie;
- étourdissements;
- ralentissement de la croissance.
Votre pharmacien peut vous renseigner sur les effets secondaires possibles et vous expliquer comment les prévenir ou les gérer.
Les parents s’inquiètent parfois du risque de survenue d’effets secondaires plus sérieux. Heureusement, cela se produit rarement avec les psychostimulants. Les fabricants de ces produits indiquent dans leurs monographies respectives les effets indésirables possibles et leur fréquence. La survenue d’un effet secondaire grave justifie parfois l’interruption du traitement ainsi qu’une consultation médicale.
Par exemple, il est préférable d’arrêter le traitement et de consulter un professionnel de la santé si l’un des effets suivants se manifeste :
- hallucinations;
- modifications du comportement ou de l’humeur (ex. : agressivité, paranoïa, dépression);
- pensées suicidaires;
- anxiété;
- crises d’épilepsie;
- apparition ou aggravation de tics.
Au-delà de la médication
Bien que le recours aux psychostimulants s’avère souvent salutaire, il ne doit pas représenter la seule option. Un tel traitement doit toujours s’inscrire dans le cadre d’un programme de traitement global du TDAH qui peut également comprendre d’autres mesures (psychologiques, éducatives, sociales). Le diagnostic médical de TDAH doit être posé par un professionnel habilité à le faire (médecin, psychiatre, psychologue, neuropsychologue, etc.).
Le traitement médicamenteux ne convient pas dans tous les cas. Il est souvent préférable de tenter d’autres mesures, non pharmacologiques, avant d’envisager la médication. De plus, même lorsqu’on amorce une pharmacothérapie, d’autres moyens ou ressources complémentaires sont à privilégier, par exemple :
- le soutien psychologique;
- l’intervention psychosociale;
- la psychoéducation;
- l’ergothérapie;
- l’orthopédagogie;
- le coaching parental/familial.
La décision de recourir aux psychostimulants ne doit pas être prise à la légère. Cela dit, nombreux sont les enfants qui en retirent de réels bénéfices. Pour prendre une décision éclairée, il est primordial d’être bien informé. Votre pharmacien est un professionnel de la santé bien placé pour vous renseigner sur les effets des psychostimulants et les enjeux qui y sont associés. Par ailleurs, votre enfant bénéficiera d’être suivi par une équipe de professionnels de la santé compétents dont les expertises sont complémentaires. Chaque enfant est unique. Il en va de même pour les modalités de traitement qui lui permettront de mieux fonctionner et d’atteindre le maximum de ses capacités!
Pour en apprendre davantage sur le TDAH, lisez le texte « Démystifier le trouble du déficit de l’attention ».