La grossesse est une étape merveilleuse dans la vie d’une femme, mais elle comporte parfois des inconvénients. La constipation en est un exemple.
La constipation : une définition
On estime qu’environ 40 % des femmes enceintes souffrent de constipation à un moment donné durant leur grossesse. En outre, les futures mères qui étaient déjà constipées avant la conception risquent de l’être encore, ou même davantage, au fil de la grossesse.
Il est sain d’aller à la selle lorsque le besoin s’en fait sentir et de prêter attention à la fréquence à laquelle on va aux toilettes. Toutefois, certaines personnes s’inquiètent inutilement de la fréquence d’évacuation de leurs selles. Elles peuvent avoir l’impression qu’une baisse de régularité est un signe de maladie, ce qui, la plupart du temps, n’est pas le cas.
Comment définit-on la constipation au juste? Cela peut être difficile, car les habitudes de défécation (action d’aller à la selle) peuvent différer grandement d’un individu à l’autre. En général, on juge qu’un transit intestinal est normal lorsque la fréquence des selles est comprise entre deux fois par jour et une fois tous les trois jours.
On peut parler de constipation lorsque des signes et des symptômes parmi les suivants sont présents :
- 3 selles ou moins par semaine ou baisse notable de la fréquence habituelle;
- besoin de faire un effort à la défécation;
- douleur à la défécation;
- selles dures et sèches;
- sensation de vidange incomplète après être allé la selle.
Les causes de la constipation durant la grossesse
Les femmes enceintes sont davantage sujettes à la constipation. Cela s’explique par un ensemble de facteurs, par exemple :
- compression des intestins par l’utérus;
- présence d’hémorroïdes;
- pauvre apport en liquide en raison des nausées/vomissements;
- prise de suppléments vitaminiques contenant du fer ou du calcium;
- variations hormonales qui ralentissent la digestion;
- baisse de l’activité physique (davantage vers la fin de la grossesse);
- nervosité/anxiété causée par l’arrivée imminente du bébé.
Les modifications aux habitudes de vie
La prévention et la prise en charge de la constipation durant ou après la grossesse reposent avant tout sur des mesures non médicamenteuses. La simple modification de certaines habitudes peut vraiment contribuer à réduire les symptômes. Voici quelques conseils en ce sens.
- Augmentez progressivement votre apport quotidien en fibres jusqu’à 25 à 30 grammes par jour. Pour cela, consommez davantage d’aliments riches en fibres :
- fruits (pommes avec pelure, poires, dattes, figues, etc.);
- légumes (choux de Bruxelles, carottes crues, épinards, maïs, brocoli, etc.);
- légumineuses (haricots secs, lentilles, fèves rouges, pois secs ou chiches, etc.);
- noix (amandes, pistaches, noix de Grenoble, etc.) et graines (soya, sésame, lin, chia, etc.);
- aliments à grains entiers (pains, céréales, craquelins, riz brun, gruau, etc.).
- Si vous n’êtes pas certaine de pouvoir combler vos besoins quotidiens en fibres par votre alimentation, vous pouvez envisager la prise d’un supplément de fibres naturelles. Demandez conseil à votre pharmacien avant de vous procurer un tel produit.
- Faites de l’exercice régulièrement (marche, natation, vélo, etc.). Allez-y à votre rythme.
- Prévoyez un moment dans la journée pour aller à la selle, si cela est possible.
- Ne réprimez pas vos envies d’aller à la selle.
Les traitements de la constipation
Si les modifications aux habitudes de vie s’avèrent insuffisantes pour enrayer la constipation, on peut recourir à la médication. Plusieurs médicaments vendus sans ordonnance en pharmacie se sont montrés efficaces et sécuritaires pour soulager la constipation chez la femme enceinte. D’autres doivent être évités pour diverses raisons, comme une crainte de déclencher des contractions (ex. : huile de ricin).
Les médicaments considérés sécuritaires se présentent sous diverses formes : poudre, comprimés, capsules, liquide, suppositoires, etc. La gamme de produits offerte est si vaste qu’il peut fort bien être difficile pour vous de choisir. La meilleure chose à faire consiste à consulter votre pharmacien. Il pourra vous indiquer quel produit est le meilleur pour vous (et votre bébé), et comment en faire bon usage.
Vous devriez consulter un médecin si :
- vous ressentez de fortes douleurs abdominales;
- vous n’arrivez pas à évacuer vos selles;
- vous êtes constipée depuis au moins 3 semaines (par intermittence) et la situation ne semble pas s’améliorer malgré les mesures décrites plus haut;
- vous avez des symptômes inhabituels ou alarmants (fièvre, maux de tête, vomissements, sang dans les selles, difficulté d’alimentation, perte de poids, etc.);
- vous avez des antécédents personnels ou familiaux de maladies de l’intestin (cancer colorectal, maladie de Crohn, colite ulcéreuse, etc.).
Pour plus de renseignements sur la constipation durant la grossesse et ses traitements, n’hésitez pas à consulter votre pharmacien.