La maladie pulmonaire obstructive chronique (MPOC) est une maladie souvent associée au tabagisme. Comment la prévenir, la reconnaître et la traiter?
La MPOC : un survol
Avez-vous déjà entendu parler de la MPOC? Il s’agit d’une maladie respiratoire touchant environ 10 % des adultes québécois de plus de 35 ans. Elle se caractérise par des dommages permanents aux poumons qui affectent la respiration. À mesure que la population vieillit, le nombre de cas augmente annuellement.
Le terme MPOC, ou maladie pulmonaire obstructive chronique, englobe la bronchite chronique et l’emphysème. Ces maladies chroniques causent une obstruction et une inflammation progressives des voies aériennes (respiratoires). Les gens qui en sont atteints ont du mal à respirer et connaissent des poussées actives (ou exacerbations) caractérisées par une aggravation marquée des symptômes.
Les risques d’infection, comme une pneumonie, de cancer du poumon et de problèmes cardiaques sont plus élevés en présence de MPOC.
Les symptômes de la MPOC
À ses premiers stades, la MPOC n’entraîne aucun symptôme. À mesure qu’elle progresse, des symptômes commencent à s’installer, le plus prédominant étant la difficulté à respirer. Voici les autres manifestations courantes de la MPOC :
- essoufflement (surtout à l’effort);
- toux;
- sécrétion de mucus (expectorations);
- respiration sifflante;
- douleurs à la poitrine;
- fatigue;
- difficulté à dormir.
Si votre médecin soupçonne que vous êtes atteint de MPOC, il vous fera passer des tests de diagnostic. Une prise en charge médicale précoce permet de ralentir l’évolution de cette maladie.
Les causes de la MPOC
Le premier facteur causal de la MPOC est le tabagisme. Au moins 80 à 90 % des cas sont diagnostiqués chez des fumeurs, et plus une personne fume durant sa vie, plus elle risque d’être atteinte de MPOC.
Parmi les autres causes connues, notons :
- l’exposition à la fumée secondaire;
- la pollution atmosphérique;
- l’exposition chronique à certains produits toxiques;
- des antécédents d’infections dans l’enfance;
- une prédisposition génétique (plus rare).
L’importance de l’arrêt tabagique
Puisque la MPOC est directement liée au tabagisme, la meilleure chose à faire pour prendre soin de votre santé respiratoire consiste à cesser de fumer définitivement. L’arrêt tabagique ne permet pas de retrouver des poumons sains, mais il ralentit la progression de la maladie. Il s’agit de la seule intervention reconnue pour freiner le déclin de la fonction pulmonaire qu’entraîne la MPOC. Peu importe combien vous fumez et depuis combien de temps, vous remarquerez un impact positif significatif sur votre santé si vous cessez de fumer.
L’arrêt tabagique représente bien sûr un défi, mais ses bénéfices vous apporteront sûrement beaucoup de gratification et de fierté : une respiration facilitée, une vitalité renouvelée et une meilleure tolérance à l’effort, pour ne nommer que ceux-là! Votre pharmacien peut vous aider à arrêter de fumer. Abordez cette question avec lui et il vous parlera avec plaisir de toutes les options qui s’offrent à vous et des services disponibles pour faciliter votre démarche.
L’importance de la vaccination
Il est fortement recommandé aux gens atteints de MPOC de se faire vacciner chaque année contre la grippe. Le vaccin antigrippal réduit le risque de subir des poussées actives et prévient les complications de la grippe. Il existe également un vaccin qui protège contre certains types de pneumonie et qui aide à diminuer le risque de poussées actives.
Les traitements de la MPOC
Il existe plusieurs traitements pour la MPOC, mais aucun ne la guérit. Les traitements disponibles visent surtout à prévenir les poussées actives, à réduire les symptômes et à améliorer la qualité de vie des personnes atteintes.
Les médicaments
Il existe plusieurs classes de médicaments pour traiter la MPOC. Plusieurs d’entre eux sont administrés par inhalation. C’est le cas des bronchodilatateurs, qui aident à mieux respirer en ouvrant les voies respiratoires pour faciliter le passage de l’air. Les corticostéroïdes (des dérivés de cortisone) inhalés font souvent partie, eux aussi, du plan de traitement.
Des médicaments sous forme orale peuvent également être prescrits, par exemple des agents ayant des propriétés anti-inflammatoires, des antibiotiques et de la cortisone. Ceux-ci s’avèrent souvent salutaires lors de poussées actives.
Les poussées actives se manifestent souvent sous forme d’infection bronchique. Les individus qui subissent de fréquentes poussées actives présentent un risque accru d’hospitalisation et de mortalité. Pour assurer des soins optimaux aux personnes atteintes de MPOC, il est essentiel de prévenir les poussées actives, ou encore de les reconnaître et les traiter tôt.
Il est primordial que vous suiviez à la lettre les recommandations de votre médecin, pharmacien ou infirmière en ce qui concerne la médication. Parlez à votre médecin afin d’établir un plan d’action qui vous aidera à reconnaître les poussées actives et à agir rapidement. Des médicaments supplémentaires, des visites aux urgences ou des hospitalisations peuvent s’avérer nécessaires pour maîtriser la crise.
Les autres traitements communs
Lorsque la MPOC devient très sévère, l’oxygène respiré dans l’air ambiant peut devenir insuffisant et un supplément d’oxygène (oxygénothérapie) devient alors nécessaire.
Les programmes de réadaptation pulmonaire enseignent aux gens atteints de MPOC à mieux respirer. Vous y apprendrez des techniques pour optimiser votre respiration. Demandez à votre médecin de l’information sur les programmes offerts dans votre région.
En dernier recours, certains types de chirurgie sont parfois envisagés.
Pour des renseignements sur la MPOC et ses traitements, n’hésitez pas à consulter votre pharmacien.